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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 06:17

Quand j'ai vu le numéro de Giselda s'afficher sur l'écran de mon téléphone ce mercredi, je savais qu'elle ne m'annoncerait pas de bonnes nouvelles. "Tu sais pourquoi je t'appelle, Carole?" Je devrais dire..."Carrrrole" , avec pas mal de "r", Giselda roule un peu les "r", Papa italien, maman urugayenne.

Bien sûr que je savais pourquoi Giselda m'appelait...Juana, sa maman venait de mourir. 

Juana...un petit bout de femme, toute fragile, qu'il fallait toucher avec délicatesse, tant on avait peur de la casser, mais si forte, je m'en apercevrais pendant ces presque cinq années...

"Qui êtes-vous? Ah Carrrrole" ses premiers mots, au tout début...Et puis au fil de mes visites hebdomadaires, elle ne m'a plus posé cette question. Ce qu'elle voulait, c'est que je lui parle. "Parrrlez, vous! Dites-moi." Je lui racontais mes enfants, ma petite Paloma, ma maison, lui apportait des photos et parfois je parvenais à la faire parler, parler d'elle. Elle n'aimait pas beaucoup ça. Au cours d'une de mes visites, j'ai abordé la musique classique, j'écoutais beaucoup Mozart, à ce moment-là, le Concerto n°21, en particulier. Quelle n'a pas été ma surprise quand elle m'a dit que Mozart, c'était trop..."mecanica", qu'elle lui préférait Liszt ou Rachmaninov...et surtout Beethoven!!! La première fois que je lui ai apporté des cd, elle a choisi Rachmaninov et son concerto n°2...regardez-là...Elle dégustait la musique, comme elle devait déguster la vie, malgré tout. A la toute fin, elle voulait des musiques sud-américaines...

Juana était toujours inquiète de l'apparence qu'elle avait, avait-elle mauvaise mine? voyait-on qu'elle était si fatiguée? Je crois que toute sa vie, elle avait fait face à beaucoup de difficultés, qu'elle les avait affrontées avec courage et n'avait rien laissé paraître, toujours soignée. 

Juana c'était cela aussi, une fine observatrice qui détaillait mes tenues avec son oeil critique. J'ai parfois mis des jupes "trop courtes" "pas correctes" ou des chemisiers un "peu trop ouverts".

Juana ne sortait plus beaucoup, déjà au tout début. Mais j'ai quelques fois réussi à l'emmener au jardin. Elle fermait d'abord les yeux, s'imprégnait de l'air, du vent sur son visage tout fripé,si doux, si transparent et son nez s'agitait doucement, elle respirait, tous les parfums, en silence...Et doucement encore, elle ouvrait les yeux, découvrait le jardin, pour la première fois, à chaque fois, là encore. "C'est beau, Carrole" 

Juana, me questionnait souvent sur la mort, qui lui faisait si peur. "Vous savez ce qu'il y a, après? Vous croyez quoi?" Je lui parlais alors des étoiles, qui à mon sens étaient les âmes de ceux que nous avions aimés et qui nous regardaient, qui veillaient sur nous. Je lui disais que je pensais que notre corps disparaissait, certes mais que nous restions dans le coeur de ceux qui nous avaient aimés. "Vous croyez?" me disait-elle... 

Je n'ai pas dit "au revoir" à Juana. Je la voyais moins ces derniers temps, happée par d'autres résidents. Je savais qu'elle s'éteignait doucement, je passais lui faire un petit baiser sur le front quand elle dormait, une caresse, encore plus douce qu'avant. Son sommeil était fragile. Je l'ai réveillée quelque fois et savez-vous ce qu'elle m'a demandé, à chaque fois? A manger! "J'ai faim, Carole!" Elle aimait la Vie, Juana...

Je n'ai pas dit "au revoir" à Juana, je sais qu'elle est partie, apaisée et en musique, retrouver les étoiles. Car je suis convaincue, moi, qu'elle a rejoint les étoiles.

 

En lien un article dans lequel je parlais de Juana.

http://lesjardinsdecarole.over-blog.com/
article-retour-au-jardin-de-soins-108501716.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 14:30

Hey*...

Il y a si longtemps...

J'ai bien pensé écrire au tout début de l'année, après ce que j'appelle "les événements"...La sidération, la profonde tristesse m'en ont empêchée.

Les premiers beaux jours me poussent à reprendre le clavier, même si aujourd'hui, je ne peux pas parler de "belle journée". Le temps est maussade, le vent n'empêche cependant pas les oiseaux de chanter.

Le feu crépite, tranquillement. J'écoute Benjamin Clementine, parfaitement adapté au gris du ciel. Vous connaissez? Comment décrire sa voix? je dirais...douce et chaude, un brin mélancolique...un piano l'accompagne...c'est juste merveilleux.

Ecoutez...http://www.deezer.com/album/9454314 ...

en lisant Francis James parce qu'Un peu de Poésie...ça peut pas faire de mal...

L'après-midi

L’après-midi d’un dimanche je voudrais bien,
quand il fait chaud et qu’il y a de gros raisins,
dîner chez une vieille fille en une grande
maison de campagne chaude, fraîche, où l’on tend du linge,
du linge propre, à des cordes, des liens.
Dans la cour il y aurait des petits poussins,
qui iraient près du puits — et une jeune fille
dînerait avec nous deux seuls comme en famille.
Nous ferions un dîner lourd, et le vol-au-vent
serait sucré avec deux gros pigeons dedans.
Nous prendrions le café tous les trois, et ensuite
Nous plierions notre serviette très vite,
pour aller voir dans le jardin plein de choux bleus.
La vieille nous laisserait au jardin tous deux.
Nous nous embrasserions longtemps, laissant nos bouches
rouges collées auprès des coquelicots rouges.
Puis les vêpres sonneraient doucement, — alors
elle et moi nous nous presserions encor plus fort.

Francis James

http://www.florilege.free.fr/recueil/jammes-de_l_angelus_de_l_aube_a_l_angelus_du_soir.html

Bel après-midi à Tous.

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 18:11

“Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place l’enfant, dès sa scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres et lui laisse croire que s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie. Beaucoup répondent à cette insécurité par une accumulation stupide de richesses, ou par le déploiement d’une violence qui vise à dominer l’autre, que l’on croit devoir surpasser.

Aujourd’hui, on est tout fier lorsqu’un enfant de 5 ans sait manipuler la souris de l’ordinateur et compter parfaitement. Très bien. Mais trop d’enfants accèdent à l’abstraction aux dépens de leur intériorité, et se retrouvent décalés par rapport à la découverte de leur vraie vocation.

Dans notre jeune âge, nous appréhendons la réalité avec nos sens, pas avec des concepts abstraits. Prendre connaissance de soi, c’est d’abord prendre connaissance de son corps, de sa façon d’écouter, de se nourrir, de regarder, c’est ainsi que l’on accède à ses émotions et à ses désirs. Quel dommage que l’intellect prime à ce point sur le travail manuel. Nos mains sont des outils magnifiques, capables de construire une maison, de jouer une sonate, de donner de la tendresse.

Offrons à nos enfants ce printemps où l’on goûte le monde, où l’on consulte son âme pour pouvoir définir, petit à petit, ce à quoi l’on veut consacrer sa vie. Offrons-leur l’épreuve de la nature, du travail de la terre, des saisons. L’intelligence humaine n’a pas de meilleure école que celle de l’intelligence universelle qui la précède et se manifeste dans la moindre petite plante, dans la diversité, la complexité, la continuité du vivant.” –

[ Pierre Rabhi ]

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 09:07

 

Âme charnelle, cette basse chantante en chacun
Lorsque le toucher de l’autre le fait
vibrer, résonner

Lentement alors s’élève
éveillé puis émerveillé
éveillant puis ensorcelant
L’air de la haute enfance
jadis éclatant puis oublié
longtemps enfoui puis souvenu
Psalmodiant le présent et sa plénitude
Où le lys éclos rejoint enfin l’étoile…

L’Être n’est-il pas cette musique
Qui depuis l’origine
cherche à se faire entendre
Qui attend
chaque instant de chaque jour
et chaque jour de toute vie
Que la main sache enfin toucher la lyre?

François Cheng, Le long d’un amour

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 08:11

Mieux que les rois

Le soleil

Maintenant règne

En maître 

Absolu sur ces lieux

 

Les jardins s'ouvrent

Aux lumières

Dont ils reçurent

 

L'esprit

La forme et la matière

De l'âme

 

S'imprègnent ivres

Et sourient

Dans la sève du bois...

 

 

Werner Lambersy

Extrait du poème "Les Jardins de Versailles"

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 14:02

Nouvelle Année,

Tout est calme dans la maison...Tout le monde dort ou se repose.

Le ciel est gris, aucun bruit, à part celui d'un avion qui passe au dessus de ma tête. En me promenant dans le jardin, j'ai découvert mes petites touffes d'iris en boutons! Merveilleux petits iris violets qui ont choisi de fleurir en janvier! Est-ce possible? Je n'en reviens pas!

Ils sont là, bravant le gel, la pluie, la grisaille et me sourient gentiment! Prends-nous en photo, petite Carole, me chantent-ils! Je veux bien, oui! j'ai couru chercher mon appareil photo, les ai pris sous toutes les coutures et depuis j'essaie de les insérer dans ce fichu texte!

Comme je ne suis pas une spécialiste, je n'arrive pas à téléchargger la photo et la mettre à l'endroit, c'est surtout cela, la mettre à l'endroit! Parce que Madame la Photo ne veut pas se mettre à l'endroit! et ça m'énerve! (petit clin d'oeil à mon petit neveu Léandre qui adore quand je prononce cette phrase parce qu'elle déclenche chaque fois un fou rire de sa part. il faut vous imaginer une petite femme, grimaçante, imitant parfaitement la voix d'une sorcière et son allure, faisant de grands gestes de sorcière aussi...c'est tout un art)

Mais je m'égare...

Ce petit billet est à l'origine destiné à vous souhaiter tous mes voeux de Bonheur, de Joie, de Richesse (intérieure, la Richesse, c'est plus sûr de l'obtenir), d'Echanges et de Partages. 

Janvier est toujours le mois des résolutions, bonnes résolutions, avec septembre. Et comme je n'ai pris aucune bonne résolution en septembre, je vais me rattrapper aujourd'hui:

- être aimable,

- être attentive à l'autre, ne blesser personne intentionnellement (on peut blesser les gens sans le vouloir, surtut quand on est moqueuse, comme je le suis)

- ne pas trop fumer (pas plus d'une par jour!)

- ne pas saoûler les gens (cela peut m'arriver)

- faire ce que je dis

- courir avec mon amie Carole et faire les 10 kms de Draguignan en juin (faire ce que je dis...)en 45 minutes maxi!!!

- être un peu plus légère souvent

- ne pas trop attendre et prendre la Vie comme elle vient (pas si facile)

- aimer les gens tels qu'ils sont, si je les aime vraiment

- prendre soin des autres (ce n'est pas tout à fait qu'être attentive aux autres)

- écrire un peu plus souvent sur ce blog et partager mes humeurs avec ceux qui voudront bien les lire

Et voilà! Je pourrai certainement rajouter de bonnes résolutions, mais là c'est déjà pas mal, non? (cf la 5ème résolution!)

Je vous laisse, la maison n'est plus du tout calme! 

Très bonne Année encore à Tous! Un grand sourire à Vous, pas un :-), non un Vrai sourire...

Et tant pis si vous vous faites un peu mal au cou...voici mes iris...à l'envers!

Iris

Je vous embrasse.

A très bientôt (dernière résolution!)

Carole

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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 15:59

Le ciel a beau être plus clair, les étoiles plus lumineuses, les bruits adoucis, les nuits des insomniaques sont parfois insupportables, j'en sais quelque chose.

Grâce à Chantal Dupuy-Dunier, je ne verrai mes nuits sombres du même oeil. Telerama nous livre encore un très beau texte, vous savez, dans le petit encart bleu "Rimes riches", que je guette fébrilement chaque semaine. 

Voilà pour Vous


Les yeux des insomniaques

n'ont pas de paupières.

Ils portent des pétales,

transparents.

Leur regard continue

à autopsier les fleurs

jusque dans le milieu de la nuit.

 

Extrait du recueil "Mille grues de papier"

Editions Flamarion

Et pour ceux que ces vers ont émus, transportés, voici quelques liens

http://terreaciel.free.fr/poetes/dupuydunier.htm

http://www.recoursaupoeme.fr/po%C3%A8tes/chantal-dupuy-dunier

 

Très bonne soirée à Tous et à bientôt pour de nouveaux partages.

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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 19:36

Voilà un peu plus de deux mois que je n'ai rien publié...Pas le temps, plus envie...

Ce soir, en parcourant Telerama, je me suis trouvée nez à nez avec ce petit encart bleu... vous savez..."Rimes riches", il s'appelle...Et me voilà émerveillée de ces quelques vers d'un poète que je ne connais pas, j'en connais si peu, des poètes.

La simplicité et la vérité qui émanaient de ces lignes m'ont émerveillée. Certains diront qu'ils ne me faut pas grand chose, je les ai trouvés belles, tout simplement et je voulais les partager avec vous.

Le poète s'appelle Edmond Jabès, il est mort en 1991, à l'âge de 79 ans, si mes calculs sont bons. Je n'ai lu aucun de ses livres, mais je pense que je vais le faire. Il me semble si bien comprendre le monde.

Ecoutez...

Que les bois aient des arbres,

Quoi de plus naturel?

que les arbres aient des feuilles,

Quoi de plus évident?

Mais que les feuilles aient des ailes,

Voilà qui, pour le moins, est surprenant.

Volez, volez, beaux arbres verts.

Le ciel est ouvert.

Mais prenez garde à l'automne, fatale

Saison, quand vos milliers et milliers d'ailes,

rRdevenues feuilles,

Tomberont.


L'arbre volant, extrait de Petites Poésies pour jours de pluie et de soleil.

Pour ceux qui ne connaissaient pas Edmond Jabès, et qui, comme moi, ont été séduits, charmés, émerveillés par ces quelques vers, voici les liens qui vous conduiront à lui:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Edmond_Jab%C3%A8s

http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/jabes/jabesedmond.html

 

Bonne soirée à Tous et à bientôt.

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 06:00

Il vous faudra attendre la page 110 de ce roman d'Erri De Luca pour comprendre la signification de ce titre digne d'un livre pour enfant. Rien de péjoratif dans cette remarque, car il s'agit bien là de l'enfance, dans toute sa poésie. 

Erri De Luca la dit si bien cette enfance. Son héros a dix ans, "un magma d'enfance muette. Dix ans, c'était un cap solennel, on écrivait son âge pour la première fois avec un chiffre double. L'enfance se termine officiellement quand on ajoute le premier zéro aux années". Cet été, comme tous les étés il est sur l'île et va pêcher le soir avec les pêcheurs; ses mains sont calleuses, ce ne sont plus les mains d'un enfant de la ville. Dans la journée, il accompagne sa mère à la plage, se baigne et fait des mots croisés. Il n'est pas tout à fait comme les autres enfants, il le sait. Eux, ils jouent, l'observent avec curiosité, suspicion. Sur la plage, pas très loin de lui, une autre enfant l'observe aussi, différente comme lui. "Je me rendais compte de la nouveauté: je m'intéressais à une fille de mon âge".

Il lui parle de la pêche, elle lui parle des animaux qu'elle observe. Ils mangent des glaces et se baignent. Cet été-là, il découvre ce que veut peut-être dire le mot "Amor" quand en sortant de l'eau, elle lui tient toujours la main qu'elle avait prise. "Je n'avais rien touché d'aussi doux jusque-là...je lui dis que la paume de sa main était mieux que le creux d'un coquillage."

Avec des mots sobres et doux, Erri De Luca me transporte chaque fois dans le monde de la poésie que je chéris par dessus tout. Je pourrais vous citer d'autres phrases, toutes plus belles les unes que les autres, comme celle qui décrit le mensonge. "Je comprenais confusément que le vrai et le faux ont une valeur d'usage et n'ont pas d'importance s'ils servent à soulager" et tant d'autres encore.

Mais je préfère vous inviter à pousser la porte de la librairie de la ville dans laquelle vous vous trouvez aujourd'hui. Vous dites "Bonjour, Carole m'a recommandé "les poissons ne ferment pas les yeux", elle a dit que c'était une petite merveille". Vous verrez, le ou la libraire ne sera pas étonné. Ils vous souriront simplement.

Très bonne journée à Tous.

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 11:48

Voilà presque une semaine que je suis livrée à moi-même...

Incapable de me poser, je batifole (j'aime ce verbe), je brasse du vent, commençant mille et une activités, n'en terminant aucune...J'ai pourtant tant de choses concrètes à faire: ranger ma maison que j'ai délaissée pendant ces cinq mois, préparer de bons repas, nettoyer le jardin, semer, planter, lire et écrire...reprendre une vie normale et normée de maman et grand-mère. C'est plus fort que moi, je n'y parviens pas.

Seules mes visites à l'Ehpad me remplissent. Mes chères résidentes m'ont accueillie avec tant de bonheur et de joie! Nous avons repris les conversations là où nous les avions laissées. Elles m'ont tant manquées, toutes! Le jardin m'attend aussi, la très grande table de culture est prête à recevoir nos soins...

Pour le reste, je me sens comme vide et inutile. Je sais bien que tout cela va passer, parce que je suis gaie et optimiste et aussi déterminée à avancer. Mais là c'est un peu difficile.

Me lever si tôt pendant ces quelques mois m'a parfois pesé, attendre le train dans le noir et le froid était pénible souvent. Pester contre la mauvaise organisation de la formation, éprouver toutes ces difficultés à apprendre  ces fiches botaniques, à rédiger ce fameux press-book...retrouver la maison le soir, en désordre, préparer les repas n'importe comment, et courir tous les week end, pour rattraper le temps perdu...tout cela était épuisant, oui, mais si vivifiant, une espèce de défi à relever! Et je l'ai fait, j'ai réussi, ai validé toutes mes "UC", j'irai chercher mon diplôme en septembre...

Mes nouvelles amies me manquent! Odile et ses oublis, son café merveilleusement dégoutant si généreuse et drôle, Elisabeth la secrète, Christine et ses envolées si ...envolées, Marie Emmanuelle qui nous a bien trop manqué , Fabienne et ses questions si...pertinentes, Sylvie la discrète dont le sourire et le rire me comblaient chaque fois, Sanaa et ses bons plats libanais, qu'elle prenait le temps de préparer malgré ses deux jeunes garçons, comme Delphine qui devait le soir s'occuper des devoirs et du repas et des lessives et du jardin...Nathalie, la très grande Nathalie qui parfois prenait trop de place, mais si généreuse aussi...et SamiaGina, si ...nature, si reconnaissante, avide d'apprendre....Alla, la beauté slave de la classe, distante et souriante qui n'a fait qu'arrêter de fumer, et nos deux benjamines Elise et Delphine qui nous ont souvent observées, j'en suis certaine, comme des spécimens d'une espèce rare, un peu folles et déjantées parfois ...Nous avons ri et pleuré, nous nous sommes parfois écharpées, les discussions ont été vives, mais quel plaisir et quel bonheur de les retrouver toutes, chaque matin, inquiètes dès qu'une manquait à l'appel. Merveilleuse expérience de partages et d'aprrentissages.

Le plus difficile reste à faire maintenant, je crois. Mettre en pratique, aller au bout de mon beau projet, le défendre et convaincre mes interlocuteurs du bienfait et de la nécessité d'apporter ce réconfort aux personnes fragilisées. Avancer dans la vie, vivre et partager encore longtemps...nouveau défi, si j'en crois mon état aujourd'hui.

 

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