Je ne sais pas vous, mais moi, je redoute toujours un peu cette période des voeux...si conventionnelle, obligatoire...Si on ne s'y plie pas, on passe pour mal
élevé, ce qui n'est pas mon cas!
Comment faire pour éviter les banalités, les impairs aussi? A qui les envoyer, doit-on répondre à tous ceux que l'on reçoit? et de quelle manière?Et si les voeux que l'on reçoit ne nous plaisent pas? Et puis avec ces messages groupés, faut-il croire à la sincérité des personnes qui vous les envoient?
C'est pratique les envois groupés, on écrit un texte, plus ou moins beau, plus ou moins chaleureux , plus ou moins original et hop hop hop, le tour est joué, on appuie sur la touche envoyer et c'est parti! on est certain de n'avoir oublié personne, même ceux qu'on ne voit jamais, qu'on aime moyennement ou qu'on a oublié de supprimer définitivement après une brouille!
Et aussi quand vous faites partie du répertoire d'une personne que vous n'avez pas rentrée dans le votre, et que vous recevez un de ces fameux messages groupés, que faites-vous? Répondez-vous comme moi: "c'est très gentil, mais je ne vous connais pas! Bonne Année à Vous aussi." ou "merci, mais qui se cache derrière ce gentil message?" et que l'on vous répond :" enfin!!! Tu ne te rappelles pas des après midi torrides passés ensemble????" ce à quoi je réponds, "c'était il y a longtemps?" depuis pas de réponse...j'ai blessé quelqu'un, voilà !
Il y a aussi les messages si laconiques, impersonnels qu'ils semblent dictés par la simple obligation, le passage obligé auquel je réponds très froidement,
risquant de ne plus jamais entendre parler de leurs auteurs...
Pour éviter tous ces impairs, toutes ces maladresses, j'ai choisi un poème merveilleux de Pablo Neruda que j'ai reçu un jour et que je relis souvent quand je vais mal et qui je crois est parfaitement adapté à cette période de l'année. Il fait froid, le temps n'est pas toujours radieux et la dépression hivernale nous guette tous.
Voilà donc pour Vous...
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!